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Babacar Touré (26 juillet 2020-26 juillet 2022) : La presse a perdu sa boussole*

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26 juillet 2020 – 26 juillet 2022 ! Voilà deux ans que disparaissait Babacar Touré, président du Groupe Sud Communication, monument de la presse privée sénégalaise et de l’Afrique de l’Ouest. BT, comme on l’appelait affectueusement, restera à jamais gravé dans la mémoire des combattants des causes nobles; plus particulièrement, de la liberté d’expression et de la liberté de presse.

Bouclier du peuple, véritable boussole de la presse privée et indépendante, Babacar Touré s’est forgé une réputation d’un homme multidimensionnel, rigoureux et compétent. Ce n’est pour rien qu’il se définissait lui-même, comme «un militant tombé dans la presse». Un militant de la Gauche parce qu’il est de la génération post-68, très influencée par les idées révolutionnaires. En témoigne son premier article «à bas le néo-colonialisme, à bas la dictature». Il s’agissait là, des graffitis sur les murs de Dakar et de Thiès. Ce militantisme lui a d’ailleurs, valu un exil forcé dans les années 70 en Mauritanie.

«Journaliste chevronné et pionnier dans l’entreprise de presse et la formation des journalistes, homme de consensus et de dialogue, Babacar Touré aura été de tous les combats pour la liberté et la démocratie.

A sa famille, au groupe Sud et à la presse, je présente mes condoléances», avait tweeté le président de la République Macky Sall, qui s’est déplacé à la suite de sa disparition jusqu’à Ngaparou pour présenter les condoléances de la Nation à un de ses dignes fils.

Mais l’entregent, l’altruisme, son humanisme et surtout son panafricanisme avaient fait que Babacar n’était pas que Sénégalais. Il était foncièrement Africain. Les témoignages des Chefs d’Etat, lors du premier sommet de la CEDEAO qui a suivi sa disparition, en étaient une parfaite illustration. De Alpha Condé (Guinée) à Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), en passant par Ibrahima Boubacar Keïta (Mali) et Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire), tous ont tenu à relever la courtoisie, l’entregent et le pacificateur discret qu’il a été. Un journaliste nous confiera d’ailleurs un jour que les éditoriaux de Babacar Touré auraient permis d’éviter une guerre fratricide entre la Mauritanie et le Sénégal, lors des douloureux événements de 1989.

Le courage en bandoulière, il a été un des principaux artisans de la première alternance survenue au Sénégal en 2000. «Wade, Président !», était la UNE de Sud Quotidien le 20 mars 2000. Pourtant, il n’hésitera pas non plus à signaler la fin de l’état de grâce du régime de Me Abdoulaye Wade dans un édito qui aura marqué les esprits (Alterner l’Alternance, publié le 5 mars 2002).

A ces périodes troubles où les tensions politico-juridico-sociales risquent d’ébranler le pays voire la sous-région, on ne peut ne pas se rappeler de la plume alerte de Babacar Touré. Surtout au niveau de la presse qui a perdu sa boussole et son détecteur de sens. Repose en paix, Grand Manitou !
*Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien)

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