L’intersyndicale galicienne (Espagne) a dénoncé le licenciement de deux jeunes sénégalais, par l’entreprise « Puertas Betanzos » et sans aucune forme de compensation. Ces deux employés avaient décidé de revenir au bercail pour y passer la fin d’année et sans l’accord de leur patron. L’entreprise évoque plutôt que leur licenciement est lié à un besoin de main d’œuvre qualifiée.
La Confédération intersyndicale galicienne (Cig) (Espagne) dénonce le licenciement d’Ibrahima et Magatte par « Puertas Betanzos », une entreprise spécialisée dans la fabrication des portes et cadres. Cela fait suite à la décision de ces deux jeunes sénégalais de rendre visite à leurs familles au Sénégal à l’occasion des fêtes de Noël. Apprenant que les travailleurs avaient même réservé des billets d’avion, l’entreprise a tenté de les convaincre de renoncer aux vacances, chose à laquelle ils ont refusé. En représailles à cette décision, l’entreprise Puertas Betanzos les a licenciés le même jour pour des raisons économiques, avec leur lettre respective.
Dans un communiqué, relayé largement par la presse galicienne, l’intersyndicale assure qu’Ibrahima et Magatte ont tous deux travaillé avec « un contrat abusif et des journées allant jusqu’à 11 heures par jour, pour le salaire le plus bas de l’accord ». Il ajoute qu’ils ont été juste licenciés pour avoir réclamé des vacances et sans aucune forme de compensation. L’organisation syndicale souligne également que « l’embauche de ces jeunes par Puertas Betanzos n’était rien d’autre qu’une action publicitaire après la reconnaissance sociale dont les deux Sénégalais ont bénéficié pour leur action courageuse et déterminée pour défendre Samuel Luiz, agressé ».
Il y a deux ans, Ibrahima et Magatte ont assisté un gay, lorsque ce dernier a été passé à tabac à La Corogne en fin de soirée. Ils obtiennent un permis de séjour et de travail, régularisant ainsi leur situation en Espagne pour ce premier secours à la victime. De son côté, l’entreprise a publié un communiqué évoquant que « le licenciement d’Ibrahima et Magatte n’était pas un cas de dernière minute, mais répondait au besoin d’avoir plus de travailleurs qualifiés », et que ces deux Sénégalais étaient même prévenus.
Fodé B. CAMARA
