ZIGUINCHOR
Diabir bat le macadam pour dire «non » à la confiscation de ses terres
Les populations de Diabir étaient aujourd’hui dans la rue pour dénoncer la «confiscation » de leurs terres. Elles interpellent le préfet de Ziguinchor et le maire de la commune, Abdoulaye Baldé
Situé dans la périphérie sud de Ziguinchor, le quartier Diabir était hier dans la rue pour exprimer sa colère mais aussi et surtout pour dire «niet» à la spoliation de ses terres. Arborant des brassards, hommes, femmes, jeunes filles et garçons, chefs religieux et coutumiers de la localité ont tous pris part à ce rassemblement pacifique. «Nous nous sommes mobilisés pour sonner l’alerte et dénoncer avec la dernière énergie la procédure de lotissement de notre quartier, Diabir. Au début du lotissement, la commission qui a été mise en place, n’est jamais venue vers nous qui sommes les habitants de Diabir pour, non seulement nous donner des informations, mais aussi pour nous dire comment elle devrait procéder pour ce lotissement. Nous avions pourtant tous applaudis quand la nouvelle nous a été rapportée. Un lotissement de Diabir que nous avons toujours réclamé», explique Serigne Thiam Diédhiou porte-parole des populations et habitant de Diabir. Mais, «ce que nous avons déploré le plus, c’est que la commission une fois sur place, après avoir procédé au lotissement, est revenue une deuxième fois pour nous dire qu’elle a diminué les lots qui nous étaient accordés et leurs dimensions. Nous sommes tous révoltés. C’est la raison pour laquelle nous avons sonné cette grande mobilisation pour exprimer notre amertume mais aussi et surtout pour dire non à cette forfaiture. Nous avons rencontré le maire Abdoulaye Baldé et nous lui avons tout expliqué. Aujourd’hui, grande fut notre surprise quand, nous avons vu des gens venir construire à Diabir sur des terrains non-bâtis qui appartiennent à nos populations qui n’ont même encore reçu leurs lots», a ajouté Serigne Thiam Diédhiou non sans ajouter : «Nous avons les preuves de toutes nos accusations et nous sommes prêts à les brandir partout. La commission est en train de vendre nos terrains. Trop, c’est trop. Nos parents avaient trop souffert de cette situation. Nous qui sommes les jeunes de Diabir, nous n’avons plus le droit de laisser la mairie faire ce qu’elle veut de nos terres. C’est la raison pour laquelle, nous lançons un appel au préfet de Ziguinchor pour lui dire que si le lotissement de Diabir continue ainsi, nous n’allons pas nous laisser faire. Nous donnons un délai aux autorités municipales de Ziguinchor et si ce délai est passé, nous enlèverons toutes les bornes qui ont été implantées sur nos terres. Ceci n’est qu’une première alerte, c’est-à-dire un premier pas dans notre lutte. Nous interpellons solennellement le préfet et la municipalité de Ziguinchor pour leur demander d’arrêter cette mascarade. Nous leur disons également que nous sommes prêts à laisser nos vies dans ce combat que nous menons. Nous ne quitterons jamais Diabir pour aller habiter ailleurs. Nous restons à Diabir et c’est à Diabir que nous allons tous mourir», a conclu Serigne Thiam Diédhiou. Des autorités municipales interpellées n’ont pas souhaité pour le moment se prononcer sur la question.