TIVAOUANE : Violents affrontements entre policiers et jakartamen
Des manifestants gazés, des pneus brûlés sur plusieurs axes stratégiques de la ville sainte de Tivaouane, des routes impraticables, parce que bloquées et fermées, des bacs à ordures saccagés et renversés partout dans la ville…
Tel est le hideux décor qui orne les rues de Tivaouane et qui en disent long sur la violence des affrontements qui y ont éclaté ce jeudi 5 septembre 2024, entre les forces de défense et de sécurité et les conducteurs de motos-Jakarta. Partout, il était impossible de circuler.
Les policiers se sont déployés sur le terrain pour faire face aux conducteurs de mototaxis de Tivaouane en grève qu’ils ont dispersés à coups de grenades lacrymogènes. Les jakartamen en veulent au maire Demba Diopsy qui leur a imposé une interdiction de circuler. Les manifestants l’accusent d’avoir attendu la période du Gamou pour leur exiger une nouvelle grille tarifaire. Au lieu de la taxe de 6 000 F CFA, ces responsables de famille qui disent ne compter que sur leurs activités pour subvenir difficilement à leurs besoins familiaux devront désormais verser 26 000 F CFA.
Pris de colère, ils ont sillonné les artères de la cité qui étaient noires de fumée du fait des gaz lacrymogènes et des pneus brûlés. Une femme en état de grossesse aurait été même grièvement blessée.
Ce vendredi, dans les rues de Tivaouane, les riverains, massivement mobilisés, ont répondu au mot d’ordre de grève des jakartamen, qui dénoncent « les innombrables dérives de l’édile de la ville depuis son accession à la tête de la mairie ». Ils disent « non » à « l’agression des fondamentaux de ce qui constitue, aujourd’hui, notre citoyenneté et notre dignité » et restent « plus que jamais déterminés à poursuivre la lutte jusqu’au bout ».
Cette explosion de colère a failli dégénérer, puisque les manifestants ont voulu s’attaquer au domicile du maire. Mais la prompte intervention des forces de l’ordre leur en a dissuadé.
