Il rappelle que pour anticiper les difficultés de gestion d’une telle situation, il avait sorti le terme « tandem », qui est un vélo où l’on pédale à deux, ensemble, pour que ça roule. « Ousmane Sonko est Premier ministre, mais ce n’est pas n’importe quel PM. Il est leader du parti, leader reconnu et adulé par la jeunesse. Mais il reste PM avec des pouvoirs et une parole performative. Et c’est là où il faut qu’il s’ajuste avec intelligence, éviter les conflits d’intérêts dont lui-même soulève les difficultés en évoquant ses deux casquettes. Il faut, sur les questions diplomatiques, rester vigilant et ne pas prêter le flanc à la critique. Il y a déjà trop de fronts au plan national qu’il faut traiter. Sur tous ces fronts difficiles, les Sénégalais soutiennent les initiatives audacieuses et louables, la reddition des comptes, le foncier, les réformes agraires… Mais je reviens sur mes préoccupations : la réforme globale des institutions en tirant les leçons des transitions ratées de Wade et de Macky sur la gouvernance vertueuse et sur le respect de la Constitution concernant la limitation des mandats, une justice indépendante, un état impartial, etc. Diomaye et Ousmane doivent privilégier, en tant qu’hommes d’État, le bon fonctionnement de l’État et des institutions », de l’avis d’Alioune Tine.
Le fondateur d’Afrijajom ajoute : « Ils doivent aussi songer à réinterpréter la notion de représentation et de légitimité, qui doit aller au-delà de la sphère politique. Aller vers une conception sociologique qui intègre le citoyen dans un objectif de co-construction de la cité. En attendant, poursuivre le fonctionnement en tandem, solidaire et soudé. »