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Manifestation au Sénégal : la tension retombe à Dakar, les affrontements diminuent, le bilan passe à 16 morts

Senegalese Gendarmerie block a road after protests burned tires and blocked roads in Dakar, on June 3, 2023. This comes two days after a court in Senegal sentenced opposition leader Ousmane Sonko, a candidate in the 2024 presidential election, to two years in prison on charges of "corrupting youth" but acquitted him of rape and issuing death threats. (Photo by JOHN WESSELS / AFP)

La tension redescend légèrement au Sénégal, où des affrontements meurtriers ont fait 15 morts depuis jeudi et la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko .

La tension retombe progressivement au Sénégal où des heurts de moindre intensité ont fait une nouvelle victime samedi, portant à 16 le nombre officiel de morts depuis la condamnation jeudi de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison.

Les Sénégalais continuent de redouter une arrestation du candidat déclaré pour la présidentielle de 2024. Alors que les camps d’Ousmane Sonko et du président Macky Sall se renvoient la responsabilité des violences et des morts, le gouvernement a décidé de couper « temporairement » internet sur les téléphones.

Dans un communiqué dimanche, le Pastef, parti d’Ousmane Sonko, condamne « la répression meurtrières des forces de défense et de sécurité » et accuse le pouvoir d’utiliser « des milices privés » pour « mater » les populations civiles. Il donne un bilan de 19 morts parmi les manifestants. Il continue d’exhorter les Sénégalais « à se défendre par tous les moyens et à riposter ».

Le gouvernement dénonce pour sa part les « actes de vandalisme et de banditisme », oeuvre des partisans de M.Sonko soutenus par des « forces occultes », « des étrangers » venus « déstabiliser le pays » et le « plonger dans le chaos ». Il affirme que certains manifestants sont armés. Le ministre de l’Intérieur a annoncé samedi avoir mené quelque 500 arrestations.

« Des forces occultes »

Le ministre de l’Intérieur a aussi affirmé que le Sénégal avait fait l’objet d’attaques « de forces occultes ». « Il y a de l’influence étrangère et c’est le pays qui est attaqué », a-t-il dit. « Des installations vitales pour le fonctionnement du pays » ont été prises pour cible pour provoquer « un chaos », a-t-il poursuivi, citant notamment une usine de production d’eau.

« Nous ne céderons pas à ces groupes ni à ces étrangers venus piller notre pays », a déclaré plus tôt dans la journée le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.

Les forces de sécurité restent omniprésentes dans la capitale. L’armée s’est déployée, comme la veille, autour de points stratégiques.

Réseaux encore suspendus

Depuis jeudi, de nombreux biens publics et privés ont été saccagés et pillés, notamment des banques et des magasins Auchan dans la banlieue de Dakar. Certaines rues portent les stigmates des violents affrontements qui se sont déroulés depuis deux jours, avec des voitures calcinées, des pneus brulés et de gros cailloux qui jonchent les routes.

Vendredi, la communauté internationale, des représentants d’associations et des stars de football comme l’attaquant vedette Sadio Mané ont appelé à la retenue et à cesser les violences dans ce pays, réputé être un rare îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest.

Plusieurs réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp ou Twitter, étaient encore coupés samedi soir, une mesure du gouvernement pour faire cesser selon lui « la diffusion de messages haineux et subversifs ».

« Dérives dictatoriales »

Les Sénégalais retiennent leur souffle dans la crainte d’une arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, et condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » une jeune femme de moins de 21 ans. Cette décision le rend pour l’heure inéligible. M. Sonko crie depuis le début de l’affaire à un complot du président Macky Sall pour l’éliminer politiquement.

Il se dit « séquestré » dans sa résidence de Dakar par des forces de sécurité qui empêchent quiconque d’approcher. Son parti, le Pastef, a appelé « à amplifier et intensifier la résistance […] jusqu’au départ du président Macky Sall », dont il a accusé le régime « de dérives sanglantes et dictatoriales ».

M. Sonko peut désormais être arrêté « à tout moment », a dit le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall. Pour le gouvernement, les événements depuis jeudi ne sont pas « une manifestation populaire avec des revendications politiques », mais plutôt « des actes de vandalisme et de banditisme ».

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