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Mali: le sous-préfet Ali Cissé libéré après trois ans et demi aux mains du Jnim

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Au Mali, Ali Cissé est libre. Le sous-préfet de Farako était retenu en otage depuis trois ans et demi par le Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda. Il a recouvré la liberté ce mardi 30 mai.

Sa libération a été confirmée à RFI par plusieurs sources officielles, sécuritaires et par des proches du sous-préfet. Ali Cissé a été remis hier au préfet de Kolokani, région de Koulikouro, à environ 130 kilomètres seulement au nord de Bamako. Le désormais ex-otage se trouve actuellement dans la capitale malienne. Aucun détail à ce stade sur les circonstances de cette libération, aucun communiqué officiel de la part des autorités. Sollicitée par RFI, la présidence, généralement aux commandes pour les affaires d’otages, n’a pas donné suite. Le ministère de l’Administration territoriale n’a pas non plus été en mesure de fournir de précisions pour le moment.

Symboles de l’État
C’est en tout cas une très heureuse nouvelle pour Ali Cissé, qui aura passé trois ans et demi en captivité. Il avait été enlevé à son domicile près de Ségou, dans le centre du Mali, en décembre 2019. Depuis, ses collègues de l’administration publique étaient mobilisés pour sa libération et celle des autres administrateurs maliens détenus par les jihadistes.

Le Jnim enlève régulièrement des notabilités locales dans les zones qu’il contrôle, imams ou chefs de villages par exemple, mais aussi des personnes symbolisant à leurs yeux l’État malien ou les valeurs occidentales : instituteurs, préfets, militaires, journalistes ou travailleurs humanitaires.

Plusieurs dizaines d’otages maliens
Avec ces enlèvements, l’objectif des jihadistes est d’entretenir la peur et d’assoir leur domination, mais aussi de négocier des contreparties : argent (selon des sources proches des milieux de négociation, un otage malien se négocierait généralement autour d’un à deux millions de FCFA) et libération de prisonniers notamment, ou encore la reconnaissance de certains actes posés par les groupes jihadistes dans les villages qu’ils contrôlent, comme la nomination de kadis chargés de rendre la justice islamique. Plusieurs dizaines d’otages maliens sont actuellement détenus sans qu’on connaisse leur nombre exact.

Quatre vidéos
La libération du sous-préfet Ali Cissé survient d’ailleurs dans un contexte particulier puisque ces derniers jours -depuis dimanche 28 mai-, le Jnim a diffusé quatre vidéos dans lesquelles apparaissent quatre otages toujours détenus. Trois Maliens : l’ex-député Abdou Agouzer Maïga, enlevé le mois dernier, le garde forestier Abdoulaye Kanté, enlevé il y a deux mois, et un militaire, le caporal Oumar Diakité, enlevé il y a deux mois et demi. Le Jnim a aussi diffusé une vidéo du Sud-Africain Gerco Jacobus van Deventer, captif depuis cinq ans et demi. La libération du sous-préfet Ali Cissé et la diffusion de ces « preuves de vie » doivent-elles être interprétées comme un appel aux discussions ?

Difficultés et ouverture
Rappelons que trois otages occidentaux détenus dans le nord du Mali ont également été libérés tout récemment par al-Qaïda : le Français Olivier Dubois et l’Américain Jeff Woodke le 20 mars dernier, grâce à l’implication de l’État du Niger, et l’Australien Kenneth Elliott le 19 mai dernier (date de l’annonce de son retour au pays par le gouvernement australien).

Le Jnim et al-Qaïda sont en difficulté face à leurs rivaux de l’État islamique au Sahel. En un peu plus d’un an, l’EIS a clairement pris l’ascendant dans le nord-est du Mali et dans la zone des trois frontières Mali-Niger-Burkina. Des difficultés qui peuvent également expliquer une certaine ouverture aux négociations.

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