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Les travailleurs de Sabadola Gold Operations ont mis fin à leur grève, selon le ministre Yankhoba Diémé

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Les employés de Sabodala Gold Operations, en grève depuis quatre jours, ont repris le travail, lundi 5 août à 20 heures, a déclaré le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé, promettant de réunir les grévistes et leur employeur, au cours de cette semaine, à Dakar, en vue d’une bonne collaboration des deux parties.

‘’Ils ont levé leur mot d’ordre de grève […] Ce lundi à 20 heures, ils ont repris le travail. L’employeur a accepté aussi de reprendre la restauration des travailleurs’’, a assuré M. Diémé dans un entretien avec l’APS.

‘’J’ai demandé aux délégués des travailleurs et à leur employeur de venir à Dakar cette semaine, pour des négociations’’, a-t-il ajouté, poursuivant : ‘’On ne peut pas jouer avec les mines. C’est sensible.’’

Selon lui, les employés de la mine de Sabodala Gold Operations à Massawa, dans la région de Kédougou (sud-est), réclamaient ‘’la valorisation du forfait d’heures supplémentaires des travailleurs non-cadres’’, des ‘’avantages en nature’’ (logement et nourriture), ‘’le changement du mode de rémunération des heures supplémentaires des travailleurs cadres’’, le ‘’respect des droits acquis relatifs à l’avance Tabaski’’.

Plusieurs négociations ont eu lieu à la suite de la formulation de ces revendications et de leur notification à la direction de Sabodala Gold Operations et à l’inspecteur régional du travail et de la sécurité sociale (IRTSS) de Kédougou, a rappelé Yankhoba Diémé.

La société minière et ses employés sont parvenus à un accord relatif à l’‘’avance Tabaski’’, a-t-il signalé, affirmant que d’autres revendications ont fait l’objet d’un procès-verbal de ‘’conciliation partielle’’ dressé par l’IRTSS.

Faute d’accords sur toutes les revendications, les travailleurs ont déposé un préavis, le 30 juin dernier, dans le but de faire grève s’ils n’obtiennent pas satisfaction dans un délai de trente jours.

Les négociations menées à la suite du préavis de grève ont abouti à un accord relatif à la rémunération des heures supplémentaires des travailleurs cadres. Elles ont permis aussi de s’entendre sur ‘’la prime de production’’, les ‘’avantages en nature’’ (logement et nourriture) et un ‘’rappel différentiel à compter de janvier 2017’’.

Yankhoba Diémé ajoute, sur la base de ses entretiens avec les deux parties, que la société minière accepte aussi, à titre ‘’provisoire’’, que des travailleurs bénéficient de quatorze jours de repos après autant de jours de travail.

‘’Nous ne sommes ni du côté de l’employeur ni de celui du travailleur’’

Auparavant, les cadres jouissaient d’un repos de quatorze jours après vingt-huit jours de travail, ou de sept jours de repos après deux semaines de travail.

M. Diémé salue, par ailleurs, les efforts fournis par l’IRTSS de Kédougou pour que les dirigeants de Sabodala Gold Operations et leurs quelque 1.700 employés puissent s’entendre. ‘’Je félicite l’inspecteur régional du travail et de la sécurité sociale de Kédougou, qui parcourt quelque 200 kilomètres au quotidien pour rencontrer les deux parties et concilier les positions’’, a-t-il dit.

La principale divergence entre la société minière et ses employés porte sur la ‘’rétroactivité’’ du paiement des heures supplémentaires, qui, selon le ministre, est ‘’contraire’’ à l’accord conclu en décembre 2022.

L’entrée en vigueur de cet accord ‘’homologué’’ par le tribunal du travail était prévu en janvier 2023, selon M. Diémé.

‘’Mais les travailleurs réclament sa rétroactivité, contrairement à l’accord homologué, et veulent être payés pour quarante-quatre mois, l’employeur estimant leur devoir vingt-mois à compter du 1er juin 2023’’, a-t-il expliqué.

‘’L’employeur dit qu’il ne doit pas remonter au-delà de janvier 2023. Les travailleurs, eux, réclament la rétroactivité du paiement. C’est le seul point à l’origine de cette persistance de la grève’’, a précisé le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.

Il soutient qu’‘’il n’y a pas […] de refus de paiement des heures supplémentaires à Sabodala Gold Operations’’, une filiale de la société canadienne Endeavour Mining.

En revanche, ‘’il y a un désaccord sur leur mode de calcul. Le tort prêté à l’employeur n’en est pas un. Nous n’allons pas procéder à la fermeture d’entreprises au nom de la défense des intérêts des travailleurs sénégalais’’, a-t-il soutenu.

Inclure de nouvelles dispositions

‘’Nous ne sommes pas contre les investisseurs. Nous sommes pour l’application du droit. Nous ne sommes ni du côté de l’employeur ni de celui du travailleur. Nous sommes là pour préserver l’outil de travail’’, a précisé M. Diémé.

Des employés de la mine de Sabodala Gold Operations à Massawa ont entamé une grève, jeudi à 20 heures, en guise de protestation contre le non-paiement d’heures supplémentaires. Ces dernières doivent être payées sur la base d’un accord d’établissement signé en 2016, selon eux.

‘’Les responsables de l’entreprise ne veulent pas nous payer les heures supplémentaires dues sur la base de l’accord d’entreprise’’, a soutenu El Hadji Malick Gningue, un membre du collège des délégués du personnel de la filiale d’Endeavour Mining.

Selon Abdoul Aziz Sy, le vice-président chargé des affaires publiques de Sabodala Gold Operations, depuis 2021, la société minière ‘’a démontré […] de manière constante son engagement à améliorer les conditions de travail de ses employés’’, par des accords d’établissement ‘’signés en 2016 et 2022 et homologués par l’inspection du travail’’.

‘’Ces accords, toujours en vigueur, définissent la manière dont les heures supplémentaires doivent être calculées’’, a dit M. Sy dans un communiqué, affirmant que, depuis 2022, ‘’les représentants des employés ont manifesté leur volonté d’intégrer de nouveaux éléments dans la base de calcul des heures supplémentaires’’.

‘’Bien que ces éléments n’aient pas été explicitement exigés par la loi, a-t-il argué, la direction de [la société minière] a répondu positivement à la plupart de ces demandes en acceptant d’inclure de nouvelles dispositions.’’

Selon Abdoul Aziz Sy, le fait de demander la ‘’rétroactivité’’ du paiement des heures supplémentaires est une remise en cause des accords ‘’signés et acceptés par toutes les parties’’.

‘’Récemment, a-t-il ajouté, la direction de Sabodala Gold Operations a fait plusieurs propositions portant notamment sur l’intégration d’une prime de production, un remboursement fiscal sur les avantages en nature, la rétroactivité de certains paiements ou une nouvelle rotation 14/14 (quatorze jours de travail/quatorze jours de repos) plus avantageuse pour les cadres’’.

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