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LES LIONS DU SÉNÉGAL : QUAND LES COMMERÇANTS SE FROTTENT LES MAINS

En économie, il est dit que, sur le marché « quand la demande est plus forte que l’offre, les prix augmentent ». Cette loi a été une réalité à Dakar, depuis la finale de la coupe d’Afrique des nations entre le Sénégal et l’Egypte. Ça l’est davantage après que les Lions ont remporté la Can. Maillots, brassards, bandeaux, fanions, vuvuzelas, sifflets, etc. leur prix a doublé, voire triplé, au grand dam des supporteurs dakarois.

Ce matin du mardi 8 février 2022, lendemain de l’accueil populaire de l’équipe nationale de football, au Marché Petersen, Serigne range quelques objets éparpillés çà et là dans son magasin. « J’ai presque tout vendu. Le magasin était rempli d’objets divers : maillots du Sénégal, brassards, vuvuzelas, etc. », se réjouit-il. Au début de la Can, ce commerçant d’une quarantaine d’années avait pris le gros risque d’abonder son magasin d’objets susceptibles d’intéresser les supporteurs. « Les premières prestations du Sénégal ne m’ont pas convaincu du tout. J’avais à m’inquiéter, et j’ai commencé à bazarder mes marchandises », se rappelle Serigne. Il a fallu attendre la victoire des Lions face aux Etalons du Burkina Faso pour dissiper ces inquiétudes. Quand les Lions se sont qualifiés en finale, son magasin a commencé à drainer du monde. Les détaillants viennent de toutes parts, pour faire leurs commandes. Le grossiste est débordé par la demande incessante des clients. « Le jour de la finale, j’étais obligé d’abord de fermer boutique. Les gens me poursuivaient comme un voleur pour faire leurs achats. Le brassard que je cédais à 300 FCFA, auparavant, je l’ai vendu à 800 FCFA », narre Serigne, en s’esclaffant. Ainsi, les prix ont vite doublé, voire triplé. Le fanion qu’il vendait à 200 FCFA est écoulé à 500 FCFA, la vuvuzela qui coûtait 800 francs revient maintenant à 2000 f CFA. « C’était pour dissuader les gens, car je voulais les vendre à mes clients habituels. Mais les gens acceptaient tous les prix proposés », confia-t-il. A l’en croire, il a gagné plus de 2 millions de FCFA. « C’est à peu près l’équivalent d’un an de chiffre d’affaires », reconnaît-il.

Les tailleurs n’ont pas chômé

Au marché Castors, Amadou Touré est un vendeur aux détails. Le jour fatidique entre les Lions de la Teranga et les Pharaons de l’Egypte, ce jeune homme était ébahi par l’engouement et l’affluence des supporteurs dakarois prêts à acheter les maillots ou drapeaux à n’importe quel prix. Jusqu’à midi, il ne voyait personne. « J’étais un peu craintif. À partir de 15 h, les supporteurs arrachaient tout ce qui est vert, jaune, rouge. Je n’en revenais pas », a dit Amadou. Ainsi, il a vendu un maillot pour enfant à 3000 FCFA, soit le prix de deux maillots, auparavant. L’article pour adulte variait entre 5 000 et 10 000 FCFA. « Je n’avais même pas le temps de discuter le prix avec les gens. Pendant qu’un client demande un rabais, l’autre l’a déjà pris », relate M. Touré. D’après ce commerçant, lors de la Can de 2019, il a engrangé des bénéfices, mais celle de 2022 va au-delà de ses attentes. « J’ai tout vendu, même mon propre maillot », dit-il. Au marché Hlm, les tailleurs n’ont pas chômé. Ils se sont illustrés dans la confection des habits pour supporteurs. Face à la demande pressante, Adama et ses collègues ont formé une équipe pour satisfaire la demande. « Nous avons cousu plus d’une centaine de drapeaux, sans compter les bonnets, les pantalons bouffants et autres », raconte-t-il. Toutefois, il refuse de se prononcer sur son chiffre d’affaires. Quant à son voisin d’à côté, il relate plutôt une anecdote qui l’a marqué le jour de la finale. « On avait décoré la devanture de notre atelier avec cinq drapeaux. Soudain, des jeunes sont venus, je ne sais d’où pour s’emparer de nos drapeaux. Comme c’est la situation qui l’exige, on a laissé faire », raconte-t-il.

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