Depuis la mise de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur les fonts baptismaux en 1945, le poste de Secrétaire général incarne bien plus qu’une fonction administrative : il est le symbole vivant du multilatéralisme, le médiateur de dernière instance, la conscience morale de la planète.
Selon le deuxième Secrétaire général, le Suédois Dag Hammarskjöld (1905-1961)*« Le Secrétaire général est un fonctionnaire international, mais aussi un politicien diplomatique, un interprète des aspirations de l’humanité. »*
*A. L’Afrique à la croisée des attentes mondiales*
Dans un monde fracturé par les conflits, le dérèglement climatique, la polarisation idéologique et les inégalités systémiques, le rôle du Secrétaire général des Nations-Unies : un poste clé dans l’architecture de la gouvernance mondiale, est devenu encore plus stratégique. Il exige à la fois une expérience éprouvée de la gestion d’État, une fibre diplomatique exceptionnelle et une stature morale capable de transcender les clivages.
Parmi les neuf personnages qui furent titulaires du poste, deux etaient africains: Boutros Boutros-Ghaly (1922-2016), Égypte, qui a bénéficié d’une seule mandature du 1er janvier 1992 au 31 décembre 1996 … et Kofi Annan (1938-2018), Ghanéen, dont le mandat s’est écoulé de 1997 à 2006. Sa gouvernance fut marquée par une autorité morale rare, qui a durablement influencé la perception du leadership africain sur la scène internationale .
Depuis cette période, nombreux sont les diplomates, chercheurs et chefs d’État qui plaident pour un retour du continent à cette haute et prestigieuse responsabilité. Comme le soulignait Antonio Guterres en 2023, lors du Sommet Afrique-ONU à Addis-Abeba : *« L’Afrique doit être au cœur du multilatéralisme. Son absence dans les instances décisionnelles n’est pas seulement injuste, elle est contre-productive. »*
Quoique notre continent réunisse 54 des 193 États membres de l’ONU, il demeure marginalisé et plus ou moins éloigné des sphères décisionnelles dont le Conseil de Sécurité. La désignation d’un Africain à la tête du Secrétariat général enverrait un signal fort en faveur d’une ONU réellement universelle.
Présentement, parmi les élites africaines susceptibles de faire bonne figure au sommet de la hiérarchie onusienne, des voix avancent le nom de Macky Sall, l’enfant de Peulga-Fatick .
*B. Macky Sall : une stature internationale, un parcours complet*
Président de la République du Sénégal de 2012 à 2024, Macky Sall est l’un des rares dirigeants africains contemporains à conjuguer profondeur intellectuelle, expérience avérée de la gouvernance, et reconnaissance mondiale.
Formé comme ingénieur géologue, il a occupé plusieurs postes ministériels avant d’assurer successivement les fonctions de Premier ministre, président de l’Assemblée nationale puis Chef d’État, Macky Sall a présidé aux destinées de l’un des États les plus stables du continent.
Sous son magistère , le Sénégal a connu une croissance économique soutenue, une modernisation institutionnelle notable, et un positionnement diplomatique affirmé. *« Macky Sall a su préserver la stabilité d’un pays clé, dans une région fragilisée par les crises. Cela témoigne d’un leadership rare, à la fois pragmatique et visionnaire »* selon Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de France au Sénégal.
En 2022, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, il a défendu avec véhémence les intérêts supérieurs du continent sur la scène internationale. Plus est, il fut l’un des rares chefs d’État africains à s’être rendu à Moscou—le 2 juin 2022— au moment où la guerre russo-ukrainienne battait son plein. Lui et la délégation qui l’a accompagné ont plaidé la cause des pays alors menacés par l’insécurité alimentaire.
Du 6 au 22 novembre 2022, il a honorablement pris part à la COP27 tenue à Charm el-Cheikh, en Égypte, avec une parole forte, voire le verbe haut, sur la justice climatique, son violon d’Ingres. C’est ce qui a fait dire à M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, que *« Le président Macky Sall est un homme de ponts, non de murs. Il incarne un leadership africain calme, mais résolu. »*
« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »; il convient de relativiser les critiques acerbes que ses pourfendeurs de l’intérieur ne cessent de proférer à son encontre. Bien sûr, ses contempteurs sont aussi bien dans leur droit que dans l’air du temps.
Au moment où les réseaux sociaux s’évertuent à influencer négativement les pensées et les actions des hommes politiques, n’est-il pas de bonne guerre de ternir l’image de marque d’un ancien président de la Republique dont, pourtant, les réalisations multiples et multiformes sautent aux yeux ?
Au demeurant, quand bien même ses détracteurs n’arriveraient toujours pas à lui porter le préjudice qu’ils visent— le mettre au ban de la Société internationale — tout au moins, ils réussissent à le « noircir ». *« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose »* dixit Hariri. Toutefois, même si elle met plus de temps, la Vérité finira toujours à arriver. Elle triomphera quoi qu’il puisse advenir.
D’ailleurs, aucun prophète n’a jamais fait l’unanimité parmi les siens. Seydina Mouhamad (PSL) et Seydina Issa (Jesus-Christ, PSL) ont d’abord subi le courroux de leurs proches alors incapables de digérer les missions spirituelles que Dieu leur a confiées. Dès lors , ni Macky Sall ni personne d’autre ne peut faire exception à la critique facile.
Au juste , en quoi la candidature de Macky Sall au secrétariat général de l’ONU peut-elle nuire au Sénégal, un pays pour la promotion duquel il a tout donné ?
Macky Sall est un patriote connu et reconnu , nul ne peut se targuer d’aimer notre pays plus que lui. Sa non-candidature à la présidentielle du 24 mars 2024 le prouve à suffisance. S’il avait suivi les suggestions aventureuses des apparatchiks de sa mouvance politique, les va-t-en-guerre de Benno, il serait aujourd’hui resté au pouvoir, quoi que cela pût coûter à notre pays en terme de disparitions de vies humaines et de dislocation de notre tissu économique et social.
Dans le même ordre d’idée, le vote en catimini de la fameuse Loi d’Amnistie suivie de la libération des célèbres détenus Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, la candidature et l’élection magistrale de ce dernier sont dus à la détermination du président Macky Sall qui, curieusement, n’a fourni aucun effort pour appuyer « son » candidat Amadou Bâ. C’est la raison pour laquelle, le sachant, certains pontes de l’APR s’étaient fondus dans la nature durant la la campagne électorale.
Bassirou Diomaye Faye, l’un des chefs d’État les mieux élus de la sous-région ouest-africaine, ne doit pas céder au vacarme assourdissant des réseaux sociaux. Lui seul réunit la Légalité (54% dès le premier tour à la présidentielle que Macky Sall a organisée de main de maître), et la Légitimité (130 députés pour la majorité présidentielle sur les 165 élus); pratiquement une assemblée monocolore !
Sa station prééminente de Premier Citoyen du Sénégal devrait mettre le Président Faye au-dessus des contingences bassement partisanes si bien que parrainer la candidature de Macky Sall serait une décision courageuse, sage et opportune. Un tel geste de haute facture patriotique grandirait notre pays.
Les discussions oiseuses que, à ce propos, certains soi-disant intellectuels entretiennent maladroitement sur les réseaux sociaux sont de nature à saper notre commun vouloir de vie commune. Ces oiseaux de mauvais augure doivent apprendre à réfréner leur ardeur maléfique: un État ne se construit guère dans la médisance, le mensonge et le fractionnisme.
*C. Un leadership équilibré, crédible et respecté*
Contrairement à d’autres grands acteurs de la scène mondiale, Macky Sall n’essaie pas diviser, plutôt, il rassemble. C’est là une qualité essentielle pour un Secrétaire général de l’ONU qui doit naviguer entre les attentes souvent contradictoires des grandes puissances et celles des nations émergentes ou fragiles.
Son profil correspond pleinement à la notion de *« leadership moral mondial »* développée par le politologue Joseph Nye, selon laquelle : *« Le pouvoir véritable, à l’ère globale, repose moins sur la domination que sur la légitimité, la persuasion et l’exemplarité. »*
Macky Sall a fait de la diplomatie une priorité : médiation dans la crise malienne, soutien au processus de transition au Tchad, participation active au G20 et aux négociations climatiques. Son style sobre, méthodique mais ferme, lui a valu le respect de dirigeants comme Emmanuel Macron, Xi Jinping, Joe Biden, Cyril Ramaphosa ou encore Olaf Scholz.
*D. Une voix pour les peuples, pas seulement pour les États*
Le Secrétaire général de l’ONU doit être, selon les mots de Kofi Annan: *« Le porte-voix des peuples opprimés, pas seulement le secrétaire des gouvernements. »*
Macky Sall a toujours montré une sensibilité aux causes sociales (Bourses familiales) et une conscience des déséquilibres mondiaux. Qu’il s’agisse de la dette africaine, des vaccins contre la COVID-19, du transfert de technologies ou de la justice climatique, Macky s’est positionné comme un défenseur de la solidarité internationale.*« Macky Sall incarne cette nouvelle Afrique qui parle fort, mais sans arrogance. Une Afrique consciente de sa valeur, de sa jeunesse, et de ses devoirs envers le monde. »* dixit Fatou Bensouda, ancienne procureure générale de la Cour pénale internationale
*Conclusion*
L’ONU a besoin d’une voix venue du Sud global. Ce moment est là. L’Afrique peut et doit proposer un candidat à la hauteur de ses ambitions mondiales.
Par son expérience avérée, sa stature mondiale, son sens de l’équilibre et sa vision universaliste, l’ancien président Macky Sall apparaît comme le meilleur profil pour incarner une ONU rénovée, plus inclusive, plus représentative et plus efficace.
« Un monde qui ne se regarde plus seulement de Washington, Moscou ou Pékin, mais aussi de Dakar, Johannesburg ou Nairobi. Voilà ce que symboliserait Macky Sall au poste de Secrétaire général de l’ONU. »
*Harouna Amadou LY*
*alias Haroun Rassoul*
*Auteur de « Macky Sall: un Destin », L’Harmattan, 2016*