Le ministre de l’Intérieur israélien s’est fendu, dimanche 8 juin, d’un communiqué incendiaire adressé à l’équipage du Madleen, navire parti de Catane, en Sicile, le 1er juin, et désormais à quelques encablures de l’enclave palestinienne. “J’ai demandé à l’IDF [l’armée israélienne] d’empécher le Madleen d’accéder à Gaza”, a tranché Israël Katz.
Avec cette expédition, les douze militants présents à bord, dont l’activiste pour la justice climatique Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan (La France insoumise), entendent “défier le blocus de la bande de Gaza”, indique The Times of Israel. Sous le pont, l’équipage a donc embarqué une cargaison d’aide humanitaire d’urgence, composée entre autres de lait en poudre, de riz, de couches pour enfants, de protections menstruelles et de matériel médical. “Le voilier a été affrété par la Flottille de la liberté [Freedom Flotilla, en anglais], une coalition d’ONG essayant depuis 2010 de briser le blocus imposé par l’État hébreu contre la bande de Gaza”, relève L’Orient-Le Jour, à Beyrouth. Pour le journal libanais, “la mission n’est pas sans risques” :
“En 2010, l’armée israélienne a lancé l’assaut contre sept bateaux ayant tenté de briser le siège, faisant 9 morts et 50 blessés dans l’un d’eux, le Mavi Marmara. Le 2 mai, le précédent bateau de la Flottille de la liberté, Conscience, a été attaqué par des drones présumés israéliens dans les eaux internationales au large de Malte.
“Israël a commencé à laisser entrer une assistance de base à Gaza le mois dernier après trois mois de blocus total visant à mettre le Hamas sous pression et à empêcher le groupe d’importer des armes, ajoute la chaine d’informations. Mais les travailleurs humanitaires s’alarment du spectre d’une famine si le blocus et la guerre”, qui a causé la mort d’environ 55 000 personnes dans l’enclave en 20 mois, “ne s’achèvent pas”.