Dans un tweet, l’ancien Premier ministre sénégalais a déploré le fait que le Sénégal continue de maintenir ses frontières fermées au moment où celles de la Guinée et de la Mauritanie restent ouvertes. «Les pertes sont énormes pour le Sénégal», a affirmé Abdoul Mbaye.
Jusqu’ici, les inquiétudes du côté de Dakar se concentrent plus sur le Port autonome de Dakar (Pad) qui polarise 65 % des importations maliennes, sans oublier les exportations. Pourtant, une autre société publique risque d’en faire les frais. Il s’agit d’Air Sénégal qui, depuis le 10 janvier, a suspendu ses vols vers Bamako.
Dans un communiqué, la compagnie aérienne déclarait que cette décision avait été prise à la suite des sanctions infligées au Mali par la Cedeao.
Or, cette mesure impacte grandement le chiffre d’affaires de la compagnie. En effet, selon des sources proches d’Air Sénégal, la compagnie effectuait «un vol tous les jours de la semaine» vers Bamako. Mieux, le taux de remplissage était estimé à près de 70 %. Ce qui représente un manque à gagner non négligeable.
«C’est un maillon important de la destination Air Sénégal qui souffre aujourd’hui. Air Sénégal était partie pour concurrencer les autres compagnies au niveau sous-régional, surtout Air Côte d’Ivoire», explique l’expert en aviation Al Hassane Hane.
En outre, les avions de la compagnie n’ont plus l’autorisation de survoler le Mali. Air Sénégal est donc obligée de contourner l’espace aérien malien pour rallier certains pays. Autrement dit, la compagnie fait face à la fois à une perte d’une clientèle et à des dépenses supplémentaires de kérosène.
«Pour aller à Ouagadougou, par exemple, l’itinéraire le plus direct était Dakar – Bamako. Avec l’interdiction, l’autre option, c’est de faire un vol maritime à la place d’un vol continental, en longeant la côte. La compagnie va certainement préférer annuler ces vols que de prendre le risque d’enregistrer des pertes», ajoute M. Hane.
A ces conséquences immédiates, pourraient s’ajouter d’autres sur le long terme. En effet, si les frontières restent longtemps fermées, les voyageurs vont trouver d’autres alternatives. Ils iront donc vers d’autres compagnies qui disposent de vols vers Bamako. Ce qui est un risque pour Air Sénégal qui pourrait ainsi perdre une partie de sa clientèle.
Seneweb a essayé de contacter la direction d’Air Sénégal, mais les tentatives auprès du directeur Ibrahima Kane et de la cellule de communication sont restées vaines.
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