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Assemblée nationale : Qui pour le perchoir ?

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Assemblée nationale : Qui pour le perchoir ?

Les sénégalais ont choisi, le dimanche 17 novembre, les 165 députés qui siégeront à l’hémicycle de l’Assemblée nationale les cinq prochaines années. Vainqueur avec 130 sièges sur les 165 en jeu, le Pastef va installer ses hommes aux postes stratégiques du bureau du parlement notamment au perchoir qui, généralement, aiguise des appétits. Tête de liste des verts et rouges, Ousmane Sonko n’a pas encore fait son choix entre la primature et la présidence de l’Assemblée nationale. En attendant qu’il mette fin au suspense d’ici l’ouverture de la session, ce lundi 2 décembre, d’autres noms émergent dans le cercle Pastef.

Le perchoir ou la primature, le dilemme de Sonko !

Artisan de l’élection de son poulain Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême en avril dernier, Ousmane Sonko a remis ça le dimanche 17 novembre 2024. En effet, l’écrasante victoire de Pastef aux législatives anticipées porte son empreinte. Des investitures jusqu’au scrutin en passant par la campagne, le ‘’Patriote’’ en chef a assuré lui-même la conduite de la machine électorale qui a tout raflé sur son passage, douchant dans la même foulée les pronostics de certains analystes et acteurs du landerneau politiques qui prophétisaient un recul électoral de l’actuel parti au pouvoir au soir des législatives.

Au final, les résultats provisoires dévoilés (le jeudi 21 novembre) par la commission nationale de recensement des votes et confirmés par le Conseil Constitutionnel (le mercredi 27 novembre) témoignent d’une montée en puissance de Pastef et de Ousmane Sonko dont l’aura auprès des masses n’a visiblement pris le moindre ride après 7 mois de pouvoir mitigé selon certains. Tout en améliorant leur score (54,28% des voix à la présidentielle contre 54,97% des voix aux législatives) malgré un taux de participation en deçà de 50%, Ousmane Sonko et ses hommes ont réussi une prouesse historique en s’emparant de 130 sur les 165 sièges de l’Assemblée nationale.

Cependant, après la jubilation, un dilemme cornélien se pose ! Si certains comme Alioune Tine pensent qu’après avoir réalisé cette large victoire, l’ancien inspecteur des impôts radié en 2016 devrait naturellement présider le parlement et devenir la deuxième personnalité de l’État, d’autres estiment qu’en tant que concepteur et dépositaire du ‘’Projet’’ il doit rester à la station primatoriale pour en diriger l’exécution.

« Faire de Ousmane Sonko le Président de l’Assemblée nationale (pour l’observateur que je suis) serait une bévue politique et stratégique  dangereuse. Le contexte général de notre pays et ses engagements précis durant la campagne (notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des pôles) rendent cette éventualité impossible. Ce scénario, avec l’étiquette de 2e personnalité de l’État, le sortirait de la gouvernance quotidienne du pays en l’éloignant de la conduite-surveillance du projet. Très mauvaise idée ! », estime le journaliste Momar Dieng qui prend le contrepied du fondateur d’Afrikajom Center.

Quoiqu’il en soit, le suspense ne saurait durer. Le Premier ministre Ousmane Sonko devra incessamment décider car l’installation de la 15e législature est imminente, puisque le Président de la République a fixé -par décret- la date d’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nouvellement élue, au lundi 2 décembre.

El Malick Ndiaye, un potentiel prétendant

Si le leader de Pastef décide de renoncer à une candidature à la présidence de l’Assemblée nationale, il positionnera certainement un homme de confiance pour succéder à Amadou Mame Diop au perchoir. Parmi les 130 députés qui siégeront au parlement  pour le compte des ‘’patriotes’’, des profils qui répondent à l’emploi ne manquent pas, même si l’écrasante majorité (105 sur les 130) en est à sa première mandature. « Pastef a 130 députés de qualité et beaucoup ont le profil de président à l’Assemblée nationale», assure d’ailleurs l’ancien président du groupe parlementaire Yewwi Askan wi, Ayib Daffé.

Figure marquante du parti, le ministre des infrastructures, des transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye serait sans nul doute un candidat idéal malgré son jeune âge. À 41 ans (il est né en 1983) il pourrait être le plus jeune président de l’Assemblée nationale si son parti et les députés de la 15e législature portent leur choix sur lui. Secrétaire national à la communication du Pastef, El Malick est d’abord un fidèle défenseur de Ousmane Sonko et du Projet. En sus, en remportant haut la main le département de Linguère où le Pastef a longtemps eu du mal à faire une percée, l’ancien membre de Taxaw Tem de Ibrahima Fall (2011) gagne ainsi de précieux points qui pourraient le propulser au sommet de l’hémicycle.

Ayib Daffé, le choix de la raison

Parmi les autres prétendants potentiels au poste de président de l’Assemblée nationale, on peut citer Ayib Daffé. L’ancien président du Groupe parlementaire Yewwi askan wi (Yaw) durant la 14ème législature jouit, en plus de la confiance du parti et de son leader, d’une certaine expérience des pratiques parlementaires. Juriste de formation et spécialiste du droit de l’environnement, le successeur de Bassirou Diomaye Faye au poste de secrétaire général du Pastef a géré avec tact la partie administrative de la stratégie qui a permis au parti de contourner les obstacles juridico-politiques et de porter le natif de Ndiaganiao à la magistrature suprême.

La clarté et la pertinence par lesquelles il menait le débat politique lors de la 14e législature, ont projeté la lumière sur lui. Des qualités qu’il a hérité de son père Balla Moussa Daffé (Professeur agrégé en pharmacie), ancien ministre de la recherche scientifique. «C’était un élève studieux, toujours fourré dans les livres, assoiffé de connaissances. Et aujourd’hui, grâce à cette curiosité intellectuelle, il a même su se démarquer à l’Assemblée nationale par la pertinence de ses interventions. Même si je ne partage pas tous ses points de vue sur le plan politique», a témoigné Pr Daffé dans un article consacré à son fils.

Alla Kane, honneur au doyen

Autre profil présidentiable au parlement : Alla Kane. A 87 ans (il est né en décembre 1936), l’inspecteur des impôts et domaine à la retraite et expert foncier dans le cabinet de consultance (Cisif) est le doyen d’âge de la 15e législature de l’Assemblée nationale. En effet, en cas de renoncement de Ousmane Sonko, son conseiller et membre honoraire du bureau exécutif de Magui Pastef, Alla Kane pourrait bien prendre le contrôle du perchoir.

Son parcours et son engagement politique en font un prétendant crédible. L’homme qui murmure à l’oreille du leader de Pastef a plus de 70 années d’expérience politique à son actif. Ancien membre du Parti africain de l’indépendance (PAI), Alla Kane a d’ailleurs été radié de son poste de professeur pour son engagement marxiste-léniniste au temps du président Léopold Sédar Senghor.  Avec ce lourd Cv en bandoulière, Alla Kane peut valablement prétendre à être le successeur de Amadou Mame Diop à la tête de l’Assemblée nationale.

 

 

 

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